Forme d’une maison : impact sur confort et performance

La forme d’une maison ne se choisit pas au hasard. Compacte, étalée, carrée ou en L : chaque configuration a un impact sur la lumière, la chaleur et les coûts.

Pourquoi la forme d’une maison est primordiale en autoconstruction

Avant de s’intéresser aux matériaux, il est essentiel de se pencher sur la forme d’une maison. En effet, cette dernière influence aussi bien l’esthétique que la performance énergétique. Un design plus compact, tel qu’un cube, limite les pertes thermiques par rapport à une structure plus étirée. En clair, chaque mètre carré de surface extérieure impacte directement l’efficacité de l’isolation.

Forme d’une maison : des exemples atypiques qui sortent du cadre

Les yourtes : un design circulaire inspiré des steppes d’Asie centrale
Les yourtes, originaires des peuples nomades d’Asie centrale comme en Mongolie ou au Kazakhstan, adoptent une forme circulaire pour des raisons pratiques et culturelles. Mais pourquoi cette forme ronde ?

  • Résistance au vent : Grâce à leur silhouette circulaire, les yourtes résistent mieux aux tempêtes en offrant moins de prise au vent.
  • Efficacité thermique : Leur structure ronde répartit la chaleur de façon homogène, idéal pour les climats extrêmes.
  • Facilité de construction : Une yourte n’ayant pas d’angles droits utilise moins de matériaux et s’assemble facilement – un atout pour les peuples nomades.
  • Un symbole culturel : Pour ces peuples, le cercle représente la voûte céleste, l’axe terre-ciel, avec un feu central comme symbole spirituel.
forme d’une maison compacte et bien orientée
Yourte Mongole

On retrouve ce même design chez les tipis des Amérindiens. Certes, leur style de vie minimaliste est éloigné du nôtre, mais cette approche inspire les constructions modernes. De nos jours, les yourtes contemporaines incluent souvent des cloisons intérieures pour y intégrer cuisine et autres équipements, les rendant adaptées à un style de vie occidental.

La maison en A : un modèle facile à construire, mais attention aux contraintes

Les maisons en A gagnent en popularité, et pour cause : elles sont souvent plus simples à réaliser. Avec uniquement deux murs en pignon, leur construction est plus rapide. Cependant, elles ne sont pas toujours faciles à faire accepter dans les communes. Si un PLU (Plan Local d’Urbanisme) s’applique, il peut imposer des restrictions sur la pente du toit qui rendront ce projet impossible.

Cette forme engendre également certaines contraintes pratiques : en raison des murs inclinés, l’espace de vie est réduit sur les côtés, et certaines zones seront en dessous de 1,80 m de hauteur. À noter que la taxe foncière, calculée sur la surface au sol, peut être plus élevée que pour une maison traditionnelle.

Enfin, si l’esthétique de la maison en A attire, elle complique souvent l’ameublement et peut nécessiter du mobilier sur mesure.

Forme d’une maison et surface : les chiffres de l’efficacité énergétique

À volume habitable égal, la forme d’une maison impacte directement ses pertes thermiques. Prenons ici un volume identique de 300 m³ (déjà une belle petite maison) pour chacun de ces solides et comparons les :

TypeDimensions (m)Surface ext. (m²)Évolution (%)
SphèreØ 8,32160%
Cube6,7 x 6,7 x 6,7269+24%
Base carrée10 x 10 x 3320+48%
Pavé droit14,1 x 7,1 x 3327+51%
Maison en L2 x (10 x 5 x 3)350+62%
Comparaison des surfaces extérieures pour un même volume

La sphère, théoriquement la plus efficace pour réduire les pertes de chaleur, reste difficile à aménager. Pour une construction carrée ou cubique, les déperditions thermiques sont déjà bien réduites, un vrai atout pour les autoconstructeurs attentifs aux économies d’énergie. Toutefois, dans une région venteuse, il peut être nécessaire de choisir une construction plus basse ou de végétaliser le terrain pour limiter l’impact du vent sur une maison cubique.

Quand l’architecture moderne rencontre l’efficacité énergétique

L’architecture contemporaine, souvent marquée par des formes en U, L ou T, apporte une touche de modernité, mais cette complexité accrue des surfaces extérieures augmente aussi les déperditions de chaleur. Il s’agit donc de trouver un juste milieu entre design et efficacité énergétique.

Aujourd’hui, ce compromis est rendu possible grâce aux améliorations en matière d’isolation. Par exemple, le coefficient de déperdition thermique (G exprimé en Watt par mètre cube et par degré) est passé de 1,8 dans les années 1970 à 0,3 avec la norme RT2012, permettant ainsi des constructions plus audacieuses sans compromettre l’efficacité énergétique.

Autoconstruction et sobriété énergétique : un défi pour le confort

Les maisons modernes visent un confort accru, souvent au prix d’une consommation énergétique plus importante. En cherchant le confort maximal, ce cercle vertueux peut vite devenir un cercle vicieux, car les logements mieux isolés et plus spacieux poussent paradoxalement à une consommation d’énergie accrue.

Conclusion : trouver la forme idéale d’une maison adaptée à votre projet

En somme, pour réussir son autoconstruction, le choix de la forme d’une maison n’est pas seulement une question de goût : il influe directement sur l’efficacité énergétique et les coûts de chauffage. Un design compact, inspiré des formes géométriques les plus efficaces, peut limiter les pertes thermiques et contribuer à des économies sur le long terme. Dans un contexte énergétique incertain, optimiser la conception de sa maison est un choix judicieux pour allier esthétique, confort et économies.

Il n’existe cependant pas de forme parfaite : chaque design présente des avantages et des inconvénients. Ce qui fonctionne pour une région ou un terrain ne conviendra pas nécessairement ailleurs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Panier
Retour en haut